Les vertus du crowdfunding dans le secteur culturel

Mis à jour le jeudi 19 octobre 2023
Publié le mardi 19 mai 2020 par Hélène Cascaro

Le crowdfunding ou mécénat participatif ne cesse d’acquérir des adeptes, dans tous les domaines (musique, humanitaire, sport, journalisme, social etc.) et pour cause. En période de tension économique, chercher des ressources ailleurs que dans le secteur public, en particulier pour le spectacle vivant qui en est très dépendant en France, a ses vertus. Mais attention, cette démarche ne remplace pas une subvention. Elle complète une approche de diversification des ressources et leviers de développement.

Crowdfunding

LE CROWDFUNDING, UN LEVIER DE DÉVELOPPEMENT ?

Il s’agit bien d’élargir la notoriété d’un événement, d’un projet, d’un site, mais également de créer une communauté nouvelle, autour d’une bonne idée ou d’un projet séduisant.

L’objectif n’est pas de mendier un financement, ni de demander de l’aide. Le vocabulaire propre à la démarche garantit en grande partie son succès. En associant dès le départ des proches, puis des réseaux de plus en plus éloignés, jusqu’au grand public (les 3 étapes nécessaires et successives), le crowdfunding génère des ambassadeurs et des fansCeux-ci s’approprient un morceau du projet à travers des contreparties identifiées et identitaires (dont les montants répondent à des logiques statistiques), et une information relativement continue tout au long du déroulement du projet. Ce lien créé autour d’un projet s’alimente de toutes sortes de nouvelles et se nourrit des commentaires des contributeurs.

DES CONDITIONS PRÉALABLES

Cette dynamique implique forcément un regard critique sur son projet, une ouverture au dialogue et à l’amélioration du processus de création de l’événement ou du projet. Ce qui relève tout simplement d’une démarche itérative et d’un processus d’innovation. Apprendre en faisant, c’est un nouvel état d’esprit, plutôt anglo-saxon à l’origine, mais dans l’air du temps.

DES EXEMPLES PARLANTS

Et si des Cassandre, dans le domaine du spectacle vivant, s’assombrissent de ce type de mécénat (qui n’en est pas totalement cependant), c’est peut-être qu’ils n’ont pas pris le temps de fureter sur les plateformes participatives qui fourmillent de projets, d’idées, d’envies à partager.

Voici un exemple que je trouve très stimulant, dans le domaine de la photo.

Une approche internationale et émergente, développée à Mulhouse, ville alsacienne, transfrontalière et en perpétuel défi pour définir son avenir, culturel il va de soi, mais également sociétal. Demain Strasbourg et d’autres villes seront impliquées. Regardez et inspirez-vous en!

QUELQUES CHIFFRES SIGNIFICATIFS SUR ULULE

La moyenne d’un projet s’établit à 3 500 euros de collecte et à la mobilisation de 70 soutiens.

Ainsi 26 millions d’euros ont été collectés sur la plateforme depuis son lancement. Elle a permis de financer 7400 projets. Un de ses atouts réside dans le nombre de langues de l’interface (pas moins de 7). Le taux de réussite des collectes avoisine les 65% sur Ulule. Enfin ce sont 620 000 utilisateurs qui constituent désormais la communauté Ulule.

Hélène Cascaro

Hélène Cascaro est experte en stratégie d’influence et développement de ressources dans le secteur culturel et associatif.  Elle conseille les acteurs publics ou privés (collectivités locales, associations, entreprises) en matière de marketing culturel, développement des publics et réseaux, lobbying et relations institutionnelles.

Ajouter un commentaire